Depuis 1991, il y a donc plus de 20 ans, la loi oblige le chef d'établissement à évaluer tous les risques, dont les risques psychosociaux (RPS) au sein de sa structure et également à prendre les mesures nécessaires et adaptées pour garantir et protéger la santé physique et mentale et la sécurité de ses salariés. Contrairement aux années antérieurs à 1990, la règlementation exige désormais de l'employeur des résultats.
Dernièrement, un protocole d'accord a été signé en octobre 2013 concernant la prévention des risques psychosociaux dans la fonction publique. Chaque employeur aura l'obligation, à l'instar de ce qui est imposé dans le privé, de mettre en place un plan d'évaluation et de prévention des RPS. Désormais le coaching s'impose comme une réponse. L'employeur doit tout d'abord s'appuyer sur des principes généraux de prévention pour planifier son action. Il peut ainsi agir sur des facteurs externes comme l'adaptation des postes de travail ou l'application stricte des règles d'hygiène et de sécurité. L'employeur intervient ici sur l'environnement et l'organisation du travail. L'employeur a aussi la possibilité d'influer sur des facteurs internes, au niveau de l'Homme au travail, sur sa perception, ses valeurs et sa subjectivité. Le coaching, par son processus spécifique d'accompagnement, s'intègre parfaitement dans la prévention des RPS. Le coach intervient au plus près du travailleur et peut aider ainsi le salarié à sortir d'une difficulté dans laquelle il s'est "englué". Mal-être au travail, stress, harcèlement : autant de situations anxiogènes pour un salarié qui peuvent être appréhendées lors d'un coaching. Le travail du coach permet de prendre conscience en premier lieu de la situation. Le coach offrira alors au salarié de développer ses ressources pour dépasser le problème et de renverser la situation à son profit. Le coaching a cette force de rendre plus autonome et plus responsable. Le coach induit le salarié à lui faire comprendre qu'il a sa place et une responsabilité dans la situation, parfois subie. Tel est l'enjeu du coaching : inviter le salarié à agir. Le coaching s'inscrit dans un dispositif global de prévention. L'employeur peut combattre les RPS de manière préventive et corrective. Une démarche globale de prévention collective répond en ce sens parfaitement aux obligations du Code du travail vis-à-vis des RPS. Le médecin du travail, le psychologues et l'ergonome ont tous leur place dans cette démarche. Les coachs professionnels sont, quant à eux, devenus également des acteurs incontournables. La prévention des RPS n'est pas le pré carré d'un seul expert ou d'un seul professionnel. Il s'agit plutôt d'une thématique transversale où les approches, les visions et les outils des différents interlocuteurs se complètent et s'enrichissent pour offrir alors une solution opérationnelle professionnelle complète et adaptée. La réponse aux RPS doit être préventive mais aussi adaptative et évolutive. Elle doit être une réponse adaptée à chaque situation. C'est à l'employeur de mettre à la disposition un ensemble de mesures et d'offres suffisamment importantes pour répondre aux besoins individuels et collectifs. Il s'agira d'actions collectives et parfois d'actions individuelles. Il s'agira d'actions temporaires et éphémères et parfois d'actions de long terme et structurantes. On pourra imaginer des offres de soins et parfois des réponses d'accompagnement. Le coaching, une solution au-delà des RPS. L'ensemble des employeurs privés et publics commence à percevoir l'ampleur du grand chantier des RPS qui démarre. Le contexte économique et social ainsi que les réformes en cours et projetées dans la sphère publique représentent le terreau des RPS. Il est à parier que la situation ne va pas s'améliorer dans les prochaines années offrant par conséquent des perspectives douloureuses et compliquées en matière de pénibilité au travail, de contraintes règlementaires et légales et d'obligations de performance toujours plus élevées, mais peut-être de moins en moins supportables. Si le coaching demeure un outil parmi d'autres dans la réponse préventive aux RPS, il concourt à une nouvelle redéfinition du travail, du management et des stratégies. Le coaching place la richesse humaine au cœur de son action et inspire de nouveaux schémas de fonctionnement. Actuellement, on assiste sûrement à un basculement des sociétés occidentales, à une mutation des modes de pensées et de vie. La philosophie du coaching, centrée sur la personne, instaure un nouveau paradigme d'où émergent de nouveaux comportements. L'ère du durable et de l'éthique sonne à notre porte et le coaching est susceptible d'accompagner ce nouveau modèle, de participer à la construction des nouvelles configurations sociales et organisationnelles au travail. Il est venu le temps de penser autrement et de prendre tout simplement le temps de penser. Nous sommes invités à ralentir et à nous écouter.
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