Coaching versus psychologie

La psychologie et le coaching, bien que souvent confondus, reposent sur des approches, des objectifs et des méthodes fondamentalement distincts. Si tous deux cherchent à aider l'individu à mieux se comprendre et à progresser, leurs fondements conceptuels, leurs outils méthodologiques et la posture adoptée par les professionnels qui les incarnent présentent des différences marquées. 

Cet article vise à explorer ces écarts sous trois angles : l'esprit qui sous-tend la psychologie par rapport à celui du coaching, les méthodes et outils employés dans chacune de ces disciplines, et enfin la posture adoptée respectivement par le psychologue et le coach .

I. Différences fondamentales dans l'esprit de la psychologie et du coaching
L'esprit de la psychologie trouve ses racines dans la compréhension profonde de l'être humain en tant qu'individu complexe, influencé par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. La psychologie, en tant que discipline scientifique, s'intéresse à l'étude des comportements, des émotions et des processus cognitifs, avec l'objectif principal de diagnostiquer, traiter et prévenir les troubles mentaux.

​Le psychologue, en se fondant sur des théories éprouvées, travaille souvent dans une optique thérapeutique et curative. Il aide les individus à comprendre les causes profondes de leurs souffrances psychologiques, souvent en explorant le passé et en identifiant des schémas de pensées ou de comportements dysfonctionnels. L'essence de la psychologie réside ainsi dans l'analyse introspective et souvent rétroactive de l'expérience humaine, en vue de traiter les pathologies ou de restaurer un bien-être psychique.

À l'opposé, le coaching, bien qu'empruntant parfois certains concepts à la psychologie, se distingue par son orientation résolument tournée vers l'action et l'avenir. L'esprit du coaching est pragmatique et centré sur la performance, le développement personnel et la réalisation des objectifs. Le coach aide son client à clarifier ses aspirations, à surmonter les obstacles, et à mettre en œuvre des stratégies concrètes pour atteindre ses buts.

Contrairement à la psychologie, le coaching n'a pas vocation à traiter des pathologies mentales mais se concentre sur le développement du potentiel individuel et l'amélioration des compétences. Il s'agit d'un accompagnement focalisé sur l'action dans le présent et l'avenir, et non sur la compréhension du passé.

II. Comparaison des méthodes et outils opérationnels
La psychologie clinique repose sur une série d'outils diagnostiques et thérapeutiques rigoureusement développés. Parmi eux, on retrouve des techniques comme la thérapie cognitive-comportementale (TCC), la psychanalyse, la thérapie d'acceptation et d'engagement (ACT) ou encore la thérapie systémique. Ces approches diffèrent mais partagent une méthodologie scientifique et rigoureuse. Par exemple, le TCC, très répandue aujourd'hui, vise à identifier et modifier les pensées et comportements négatifs qui contribuent à la détresse psychologique.

Les psychologues utilisent également des tests psychométriques, des entretiens cliniques structurés ou semi-structurés, et d'autres outils d'évaluation pour poser un diagnostic et suivre les progrès thérapeutiques de leurs patients. L'approche thérapeutique est généralement centrée sur le patient et peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années.

Le coaching, en revanche, s'appuie sur des méthodes beaucoup plus courtes et orientées résultats. Les outils utilisés sont souvent d'ordre pratique et visent à générer des prises de conscience rapides, suivies de la mise en place d'actions concrètes. Le coach peut faire appel à des techniques de questionnement puissantes, à des outils de visualisation des objectifs (comme la roue de la vie), à ​​des exercices de développement de compétences spécifiques (prise de parole en public, gestion du stress, etc.), et à des méthodes de suivi des performances. Le coaching s'inscrit donc dans une dynamique de progression rapide, avec des outils conçus pour générer un changement immédiat, et ce, dans des périodes de temps relativement courtes (quelques semaines à quelques mois).

III. Différences de posture entre le psychologue et le coach
La posture adoptée par le psychologue et le coach découle directement des objectifs et des méthodes propres à chacune de ces disciplines. Le psychologue adopte une posture d'expert, dans une relation souvent asymétrique, où il est détenteur d'un savoir clinique. Le psychologue est perçu comme celui qui, par son expertise, peut diagnostiquer et traiter des troubles. Il intervient avec une éthique stricte et un cadre thérapeutique bien défini. La distance professionnelle est effectuée afin de préserver l'objectivité nécessaire à la pratique clinique, tout en assurant une relation d'aide empathique mais contrôlée.

Le coach, quant à lui, se place dans une posture d'accompagnateur ou de facilitateur. Contrairement au psychologue, le coach n'est pas un expert du vécu ou des émotions de son client, mais plutôt un partenaire qui guide le processus de réflexion et de prise de décision. La relation coach-client se veut plus égalitaire.

Le coach ne donne pas de réponses toutes faites ; il accompagne plutôt le client dans l'exploration de ses propres ressources internes et dans la recherche de solutions. Il crée un cadre où la confiance et la responsabilité sont au cœur de l'interaction. L'approche est plus directe et pratique, et souvent moins formaliste que celle du psychologue.

Conclusion
En définitive, la psychologie et le coaching, bien que se chevauchent dans certains aspects liés à l'accompagnement des individus, différemment profondément tant dans leur esprit que dans leurs méthodes et postures. La psychologie se concentre sur la guérison des troubles mentaux, l'exploration des causes profondes du mal-être et l'accompagnement sur le long terme à travers des outils diagnostiques et thérapeutiques précis.

Le coaching, en revanche, adopte une perspective orientée vers l'action et la performance, visant à accompagner les individus dans leur développement personnel à travers des outils pragmatiques et un cadre plus égalitaire. Choisir entre l'un ou l'autre dépend des besoins spécifiques de chaque individu : la psychologie pour comprendre et soigner, le coaching pour se développer et atteindre un objectif.